Ce compte rendu est sans aucun doute le plus difficile que
j’ai eu à faire, car autant le dire tout de suite la course ne s’est pas tout à
fait déroulée comme je l’espérais. En effet pour la première fois j’ai été contraint
ou plutôt j’ai préféré abandonner.
Arrivés la veille sous la pluie à Saint Pierre de Charteuse,
nous retrouvons les autres « trailadies » qui formeront avec Marie
deux relais de 5 le lendemain. L’ambiance est détendue et les difficultés
rencontrées par certaines pour monter leur tentes sous la pluie sera l’occasion
de franche rigolade (je n’en dirai pas plus, j’ai promis !). Après une
« pasta party » improvisée dans la salle commune du camping il est
temps d’aller se coucher pour une courte nuit (encore…).
Arrivé sur la ligne de départ bien avant le lever du soleil
Saint Pierre de Chartreuse s’éveille tout doucement. On croise par ci par là
des trailers sans doute un peu fou de se lever si tôt et qui n’attendent qu’une
chose : pouvoir en découdre soit envers d’autres concurrents, soit envers
les difficultés du terrain annoncé, soit simplement envers eux même. Carole
dont j’ai fait la connaissance la veille (trailadies n°2) a tellement bien
dormi qu’elle en a profité pour nous accompagner au départ des solos sachant
que le sien doit avoir lieu quelques heures plus tard.
Le départ est donné et nous attaquons tout d’abord par la
partie la moins intéressante du parcours, tout du moins de ce que je vais faire
aujourd’hui puisque je le rappelle je ne verrai pas la fin du tracé. Les
premiers kilomètres se font sur la route pour gagner le col du Cucheron. Un
petit tronçon de sentier animera tout de même cette ascension dans lequel je
suis d’ailleurs bien content d’être équipé de ma frontale car avec toute l’eau
qui est tombé la veille, le sol est quelque peu glissant. Lorsque j’effectue la
bascule, il me faut un certains temps pour relancer efficacement. J’ai couru
l’intégralité de la première montée et bien que qu’elle ne fut pas très dure,
le fait de partir au taquet comme ça a froid a un petit peu fait monter le
cardio. Rapidement se profile la « vraie » première grosse bosse de
la journée : la montée au col du Frêt et ces soit disant 120 lacets.
L’ascension s’avèrera assez courte mais bien raide. Je n’ai pas compté tous les
virages, mais il est vrai qu’au bout d’un moment ça donnerai presque le
tournis…un petit panneau indique que le haut du col doit être marché
obligatoirement (risque de chute de pierre), pas grave car vu la pente je
n’avais aucune intention de courir. Par contre le début de la descente qui suit
est elle aussi interdit de courir pour les même raison ; et là il faut
bien reconnaitre que c’est plus difficile pour moi de me retenir. Le problème
c’est que même lorsque l’on a à nouveau le droit d’envoyer et ben ça n’avance
pas. Il y a comme qui dirait embouteillage. Et pas facile de doubler alors
comme je suis un gentleman je prends mon mal en patience (mais dans ma tête ça
fait plutôt : « magne toi le c.. le ……. !!!!!). Bon OK, ça
glisse, OK y a des cailloux, mais bon mince quoi ça descend. Les quelques
kilomètres avant le premier ravitaillement se font sur des petits singles en
forêt étroit et vallonné laissant de temps à autres entrapercevoir de
superbe point de vue sur le massif: du pur plaisir. KM 20, la Ruchère, ravitaillement n°
1. Je prends le temps de m’arrêter tranquillement, de refaire le plein. Je suis
parti globalement prudemment avec l’idée en tête de faire la course sur un
rythme « ultra » pour préparer les futures échéances. Je suis dans
les 50 premiers sur ce premier point de contrôle.
Maintenant direction le Petit Som (1772 m) pour une petite
grimpette d’un peu plus de 750 D+. le début de la montée est relativement cool,
en revanche la fin est beaucoup plus…comment dire…physique ! La fin est
bien bien raide et je fais attention de ne pas envoyer des pierres sur les gars
plus bas tout en regardant ce qui se passe plus haut, parce que là si il y en a
une qui part…. Il l’avait dit au briefing de faire gaffe à ça ben maintenant
que j’y suis-je comprend un peu plus pourquoi ! Mais une fois là haut on
est ravi d’en avoir bavé un peu parce que le panorama en vaut vraiment le
coup !!! Une petite descente suivie d’une petite remontée et go j’attaque
le grand toboggan qui doit me ramener à Saint Pierre de Chartreuse pour la fin
de la première boucle avant de repartir en direction de la Pinea et de Chamechaude.
Mais rapidement je sens que quelque chose ne va pas. Sans raison particulière
j’ai l’impression que le genou ne répond pas comme il faudrait. Tout d’abord
c’est une sensation de « grippage » de la machine mais assez
rapidement une douleur s’installe et elle irradie sur tout le coté extérieur de
ce satané genou. Je calme le jeu et je commence à marcher dans la descente pour
voir si la douleur passe. C’est le cas mais dès que je reprends la course la
douleur réapparait quasiment instantanément. J’essaie de forcer un petit peu
mais le chemin est très instable avec pas mal de boue, de dévers et plus ça va,
moins ça va !!! Finalement je me résous à ne pas faire tout péter
définitivement ne sachant pas trop ce qui se passe. Et maintenant c’est moi qui
marche dans la descente : c’est un comble. Moi qui pestait dans ma tête en
début de course que ça n’avançait pas. Je rejoins très calmement Saint Pierre
de Chartreuse en marchant. Lorsque j’arrive au village il y règne une ambiance
de feu et c’est vraiment avec la boule au ventre que je rends mon dossard pour
la première fois.
Au final j'aurai fait environ 33 kilomètres pour environ 2500 D+, loin de l'objectif du jour.
Je me console en regardant tout de suite vers mes prochains
objectifs. Je ne voulais surtout pas hypothéquer aujourd’hui mes chances de
participation à la TDS
et je pense toujours aujourd’hui que j’ai pris la bonne décision. Le début de
course était vraiment très sympa avec un parcours assez technique et très
physique. Une organisation très rodée et très rigoureuse avec des super
bénévoles comme très souvent en trail d’ailleurs.
Après une petite visite chez le doc, le verdict tombe,
tendinopathie !!! Alors du coup c’est repos et soins afin de revenir le
plus vite possible car en attendant l’horloge tourne et la grande messe de fin
aout approche à grand pas !
Courage! Tous les grands génies ont une oeuvre inachevée! Soigne-toi bien.
RépondreSupprimerquant la machine dit stop ,il faut savoir s'arrêter ,la chose la plus dure à faire !!!!!!bravo ,la santé passe avant tout !!!!
RépondreSupprimeret de bien belle échéance arrive pour toi ,repose toi bien ;-)
cedmontagne.