La Trans Aubrac (105 km / 3500 D+), il y a encore 8
semaines, ce n’était pas prévu. Mais ma femme a eu la super idée de me gagner
le dossard suite à un jeu concours organisé par le magasin spécialisé parisien
« Team Outdoor », alors du coup et bien je me suis remonté les
manches très sérieusement ces dernières semaines et il faut bien l’avouer ce
n’était pas gagné. Parce que depuis la grande course des templiers en octobre
dernier mes seules courses on été les 20 km du trail de noël de Mozac en
décembre et le 23 km des « piqueurs » il y tout juste 3 semaines :
pas très long tout ça. Heureusement la rando course avec Damien à quelque peu
sauvé en partie ce faible volume kilométrique.
C’est donc frais et dispo que je me présente ce samedi matin
à Bertholène sur la ligne de départ pour cette grande virée à travers l’Aubrac.
Départ de nuit à la lueur des frontales des ruines du château de Bertholène
pour une première partie très roulante avec peu dénivelé.
Je m’attache à ne pas
partir trop vite afin de ne pas laisser trop de jus d’entrée. Le départ de
l’épreuve ce fait communément avec les solistes et les relayeurs par 4, il est
donc difficile de savoir où l’on se trouve dans le classement. Après une petite
dizaine de bornes le terrain devient un peu plus délicat : la pente se
redresse et les chemins larges et faciles laissent place à de petits sentiers
jonchés de grosses pierres et très humides, voire complètement inondés. Avant
la première vraie descente de la journée qui s’avérera comme le laissa présager
la première montée assez compliquée à négocier, un petit sentier balcon
permettra d’avoir une belle vue du soleil levant sur la mer de nuage au fond de
vallée.
Le premier ravito se situe au Km 24 à St Côme d’Olt et j’y retrouve mes
fidèles supportrices plus motivées que jamais : Sûr qu’elles vont mettre
l’ambiance tout au long du parcours. Je suis encore frais mais je prends le
temps de bien me ravitailler. Le prochain se situera à Laguiole au km 55 donc
ce n’est pas tout de suite !
Je repars pour une section de nouveau assez escarpée et
toujours en alternant des petits sentiers et de larges chemins où il faut relancer.
Les écarts commencent à se faire entre les coureurs. En arrivant à une abbaye
perdue au milieu de nulle part en haut d’une montée assez raide je vois en haut
de celle-ci un attroupement de spectateur qui viennent de je ne sais où !
Et peu de temps après j’entends très distinctement un « cours papa,
pourquoi tu marches ? ! » : Ce n’est pas possible, elles sont
partout, comment ont elles fait pour venir ici, on est perdu au milieu de la
forêt ! Toujours est-il que par fierté pour mes pom-pom girls je m’exécute
et je relance.
S’en suivra ensuite une très longue section en forêt ou je ne
verrai pas un coureurs pendant presque 10 bornes. Le chemin monte quasiment
tout le temps, toujours en faux plat mais sans temps de repos. J’ai
l’impression de ne pas avancer, mais le point positif c’est que je retrouve une
trace sèche. Mais cela ne va pas durer, une fois sorti du bois le parcours
passe contre un superbe château dont j’ai totalement oublié le nom, faut pas
m’en vouloir (le château ou a été tourner le film « Fan-Fan la
tulipe ») et je retrouve des chemins complètement inondés ou boueux à
souhait. Je décide de passer un petit coup de fil à mes suiveuses pour donner
des nouvelles : mauvaise idée, distrait par la conversation je rate un
embranchement et part dans une mauvaise direction. Je ne m’en rends pas compte
tout de suite car il n’y a qu’un seul chemin mais quand Je débouche sur une
route et que la je ne trouve aucune signalétique je comprends que j’ai du faire
une erreur et après quelques tergiversations je fais demi-tour et fini par
retrouver le bon chemin. Bilan : pas loin de 2 kilomètres en plus et
quelques minutes tout de même. J’arrive à Laguiole un peu éprouvé avec une
réserve d’eau pratiquement vide. J’avais d’ailleurs commencé à rationner depuis
un petit peu. Autant ces dernier jours il faisait vraiment un temps pas
terrible autant ce samedi il fait vraiment beau ce qui est pas évident pour
gérer l’eau surtout que les ravitos sont tout de même assez éloignés les uns
des autres et que je ne suis pas partis avec une grosse poche à eau. Au
ravitaillement de Laguiole je me pose 5 minutes et prends le temps de changer
de chaussettes, d’évacuer toute la boue qui c’est accumulée dans mes
chaussures. Je mange quelques fruits secs et repars pour la prochaine section
longue de 21 km (la plus courte).
En sortant du village le balisage nous fait entrer dans un
endroit très improbable : nous passons dans une coutellerie. Je ne
m’attarde pas trop mais j’en connais qui aurai perdus énormément de temps a cet
endroit si ils avaient été avec moi. Cette portion (pourtant la plus courte
entre deux ravitaillements) sera la plus difficile pour moi. Aux alentours du
60 ème kilomètre je vais connaitre un petit coup de moins bien. La fatigue
commence à ce faire sentir. Ensuite voila que les gentils organisateurs nous
font passer sur un parcours de santé ; je ne vous cacherais pas que je
n’ai pas fait tous les ateliers… Puis j’arrive dans un bois ou il y a encore
beaucoup de neige. Je me dis que c’est un peu de neige qui reste par ici sauf
qu’en fin de compte de la neige, il va y en avoir pendant 10 kilomètres !
De la neige bien « chaude » qui
brasse beaucoup donc bien usante y’avait pas besoin de ça pour
m’achever ! Deux coureurs me rattrapent. Je me fais violence pour
accrocher leur rythme parce qu’en fait je crois que j’étais en train de
m’endormir et que j’avais adopté un rythme un peu trop cool. En vu, enfin, le
dernier ravito qui se trouve dans un buron en pleine rase campagne au 77 ème
kilomètres. J’y retrouve mon équipe de choc qui aura vraiment fait du super
boulot aujourd’hui. Je file mon sac à Mary et m’en vais manger ! On se croirait
au restaurant : mini sandwich, toast et tartine de toutes sortes. Mais bon
c’est pas tout ça mais comme le dirai Seb Chaigneau : « on n’est pas
là pour acheter un lopin de terre… ».
Quelques kilomètres ensuite nous allons nous retrouver à
deux (un certain Eric de l’Ariège) et nous allons rester ensemble jusqu’au
bout. Nous discutons beaucoup et nous remotivons à tour de rôle pour relancer
la machine. Mais il faut bien l’avouer la machine ne tourne plus très bien même
si régulièrement nous partons pour de grande envolé à près de 11 km/h. Pourtant
bien qu’étant deux aucun de nous ne voyons que nous nous sommes trompé
(encore). Et vlan encore 1 ou 2 bornes en plus et le temps qui va avec. Les dix
derniers kilomètres principalement avec un profil descendant et parfois assez
technique seront finalement assez bien avalés. Nous sortons de la forêt et
rentrons d’un coup dans St Geniez d’Olt ou se trouve l’arrivée. Mais bon il
aurait été trop simple de ne pas nous faire faire tout le tour du village pour
franchir la ligne d’arrivée.
Je la franchi donc avant la nuit avec les jambes bien
lourdes en 14 h 29 et des poussières en 21 ème position ex-æquo. Le top 10 se jouait
en 14 heures et je me dis que sans ces petites erreurs de parcours c’était
jouable, mais avec des si…
Une bien belle course avec des bénévoles au top. Des
encouragements de toutes les personnes que j’ai pu rencontrer tout au long de
la journée. Pas d’ampoules ni de chute, une belle journée de trail !!!
Sympathique récit et surtout félicitation pour ta course
RépondreSupprimermerci !
Supprimersuper récit, super course, super perf, super supportrices :)
RépondreSupprimermerci, et encore merci pour les encouragements !
SupprimerBonsoir
RépondreSupprimerMerci, bien sympa ton récit !! Pour l'arrivée, nous n'avons pas trop le choix, c'est la ligne la plus directe vers le gymnase de Saint-Geniez. Sympa ton tee-shirt car connu car j'ai fais le Sancy en septembre dernier et je compte bien y revenir, c'était une course fabuleuse également. Bonne récupération
Au plaisir de ce croiser au mois de septembre sur le parcours du Sancy alors...
SupprimerEnfin j'ai trouvé le temps de lire ton récit... Je te dis un grand bravo car ces distances me sont encore inaccessibles! J'augmente doucement la longueur (je pars de 12 en février, 20 en mars, 23 au LUT, 36 dans 2 semaines,...) pour arriver aux 42 du MMB fin juin et les 75 de la Sainté en décembre! Franchement, la gestion de course doit pas être évidente et je te tire mon chapeau! Et je t'attend dans mon Jura pour te faire découvrir quelques coins sympas! @ bientôt.
RépondreSupprimerJ'ai l'intention de venir faire un tour un de ces quatre ! Tu as une course à me conseiller ?
SupprimerBravo Cyril,
RépondreSupprimerSympa ton récit. Nous nous sommes croisés quelquefois jusqu'à Laguiole ... je me souviens trés bien de tes supers Pom Pom Girls !!!
En tous cas, tu as bien profiter de ce dossard cadeau !!!
Au plaisir ...
Poucet
Merci !
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